En RDC, l’OIF pourrait rendre les premières conclusions de son audit du fichier électoral d’ici la fin de la semaine avant que sa mission ne quitte le pays. Officiellement, c’était pour obtenir un fichier plus fiable qu’en 2011, que la présidentielle, les législatives et les provinciales ont été reportés et par deux fois.
Pour faire son audit et tenter de rassurer les acteurs politiques, la Francophonie avait exigé que les experts des partis politiques et de la société civile y soient associés. Des recommandations devraient être formulées pour corriger toute une série d’erreurs, elles sont en cours de discussions. Mais les craintes sont loin d’être passées.
En plus des 6 millions de doublons et mineurs radiés du fichier en avril dernier, il y a eu des problèmes dans l’enregistrement des électeurs, sur les noms, les adresses ou encore les photos, et ce sont près de 17% des électeurs pour lesquels il n’y a pas d’empreintes digitales.
Au total, 21 informations étaient demandées à chaque électeur pour pouvoir s’assurer de son identité. « Sur les 46 millions d’électeurs annoncés au départ, plus d’un quart d’entre eux ont été mal enregistrés », déplore un expert.
Pour la Céni, cela n’a pas d’impact sur la fiabilité du fichier. « Le jour du vote, on ne vérifie pas les empreintes digitales de toute façon », explique l’un de ses animateurs. Pour la Commission électorale, malgré toutes les critiques, ce fichier est le meilleur qu’ait connu la RDC, il serait même meilleur que la plupart des fichiers sur le continent africain. « C’est faux, c’est grave, mais on va devoir faire avec pour ne pas tomber dans le piège d’un nouveau report », précise un autre expert.
Parmi les autres sujets d’inquiétude qui devraient faire l’objet de recommandations, il y a les accroissements hors normes de la population électorale, le risque de voir les membres des forces de sécurité voter puisque la Céni n’a pas eu accès à leurs noms, le risque de voir les millions de cartes distribuées aux doublons, mineurs ou même non distribuées ou utilisées pour frauder. Il faudra enfin éviter, selon les experts, d’autoriser les électeurs à voter hors de leur bureau de vote.
Afrique Diplo