Ce samedi, un citoyen congolais a saisi la Cour constitutionnelle à l’effet d’invalider la candidature de Moïse Katumbi. Quelques jours après la validation par la CENI des 24 dossiers qu’elle a reçus.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC a publié, jeudi soir, la liste des candidats dont le dossier pour la Présidentielle a été validé. En fait, à cette étape, aucun dossier n’a été rejeté par la Commission. Les 24 candidatures déposées ont été toutes validées. Sans exception. La balle est actuellement dans le camp de la Cour constitutionnelle qui doit rendre publique, au plus tard, le 18 novembre, la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle.
Et déjà, le premier recours en invalidation d’une candidature est introduit, ce samedi. Il s’agit d’une requête de Junior Tshivuadi qui affuble l’opposant de plusieurs accusations : corruption, détournements de mains-d’œuvre, falsification de contrats de travailleurs, usages de faux, faux en écriture, etc. Au-delà de toutes ces accusations, le requérant s’en est également pris à la nationalité de Moïse Katumbi en soulignant un « défaut de nationalité congolaise d’origine ».
La question de la nationalité soulevée par le requérant n’est pas sans rappeler la fameuse loi sur la congolité dite « loi Tshiani », du nom de son initiateur, Noël Tshiani. C’est en juillet 2021 que le député Nsingi Pulu a introduit, au Parlement, cette loi qui stipule que seuls les Congolais de père et de mère peuvent briguer la magistrature suprême, occuper des postes stratégiques comme ceux de Premier ministre, président de la chambre basse du Parlement ou du Sénat, etc. Destinée à marginaliser une certaine catégorie de Congolais dans la gestion des affaires publiques, la loi a suscité une vive opposition d’une bonne partie de la population. Déjà, beaucoup voyaient dans cette proposition de loi une mesure visant à écarter de la course à la Présidence certaines grosses cylindrées de la politique congolaise comme Moïse Katumbi.
Cette forte réaction d’une frange importante de la population congolaise a obligé les partisans de cette loi à rengainer. Avant de revenir à la charge en avril 2023. Nouvel échec. Une troisième tentative est lancée au cours de la session de septembre 2023. Mais, le Parlement n’a pas pu se pencher sur la fameuse loi avant que le dépôt des dossiers de candidature à la Présidentielle soit bouclé. Dans ces conditions, il n’est pas à exclure que l’auteur du recours de ce samedi soit un fervent partisan de cette loi d’exclusion.
Déjà en 2018, Moïse Katumbi n’avait pas pu participer au jeu électoral. Cette fois-ci également, une incertitude planait sur la validation de son dossier jusqu’à ce que la CENI rende sa décision.
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