L’hypothèse d’une candidature pour un troisième mandat du président congolais Joseph Kabila, interdit par la Constitution, échauffe le clergé et l’opposition en République démocratique du Congo à l’approche d’une étape cruciale dans la préparation des élections du 23 décembre 2018.
Le puissant épiscopat congolais a menacé lundi de porter plainte contre un bourgmestre de Kinshasa qu’il accuse d’être entré dans son siège pour arracher des affiches proclamant: “Pas de troisième mandat présidentiel”, “Pas de révision constitutionnelle”.
“Si le bourgmestre de la Gombe ne demande pas pardon aux Congolais, la Cenco (conférence épiscopale) va aller en justice contre lui”, a déclaré l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de l’épiscopat congolais.
“Nous remettrons ces banderoles aujourd’hui dans l’enceinte du Centre inter-diocésain”, a indiqué le prélat.
“C’est dans mes attributions d’arracher dans la commune de Gombe tout écrit déployé sans mon autorisation préalable ou celle de l’hôtel de ville”, a déclaré à la presse le bourgmestre Dolly Makambo.
Cet incident a lieu alors que le débat sur une possible candidature du président Kabila est ravivé par des ballons d’essais lancés çà et là : thèse sur la nouvelle éligibilité de M. Kabila reprise sur les réseaux sociaux, déclarations de proches du président, affiches dans Kinshasa…
Un des chefs de file de l’opposition, Félix Tshisekedi, et l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito ont exprimé dans un communiqué commun “le rejet d’un troisième mandat de Joseph Kabila conformément aux principes constitutionnels tels que repris dans l’accord” politique de la Saint-Sylvestre 2016.
Le 24 mai, l’épiscopat avait mis en garde contre des appels en faveur d’un troisième mandat de M. Kabila en RDC, estimant que cette éventualité conduirait à l'”embrassement” de ce pays qui a connu deux guerres ces deux dernières décennies.
Le processus électoral va connaître en juillet une étape décisive avec l’ouverture du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 25 juillet au 8 août.
AFP