Deux personnes ont été tuées et vingt-quatre portées disparues dans l’est de la République démocratique du Congo après l’attaque d’une localité par des “assaillants” non identifiés, a-t-on appris mardi de sources locales.
“Il y a au moins 24 personnes disparues, deux aides-chauffeurs tués, un camion de marchandises incendié et au moins sept petits kiosques pillés”, a déclaré P Noella Katongerwaki, présidente de la société civile du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu (est).
“Les assaillants sont venus du parc des Virunga, de Mwalika exactement. Ils sont repartis après l’attaque dans la même direction”, a indiqué Mme Katongerwaki, jointe au téléphone et affirmant être sur le lieu du drame.
Ce nouvel incident dans la région a eu lieu à Kisima, une localité située à environ 40 km à l’est de Beni, en bordure de route sur l’axe qui mène à Kasindi, à la frontière ougandaise.
Samedi et dimanche, dix personnes avaient été tuées dans cette région de Beni.
Dans un communiqué, la Voix des sans voix (VSV), l’une des plus importantes organisations de défense des droits de l’homme dans le pays, a appelé les autorités à procéder au déplacement de l’état-major de l’armée de Kinshasa à Beni “pour sauver des vies” et “sécuriser la population”.
La VSV “exprime ses vives préoccupations et désapprobations quant aux récents massacres de plus d’une dizaine de personnes enregistrés depuis samedi” dans la région de Beni.
Ces massacres récurrents, qui s’opèrent “sans que les autorités congolaises et la communauté internationale s’impliquent efficacement pour y mettre fin, prouvent à suffisance l’absence de volonté politique de restaurer l’autorité de l’État et d’éradiquer les différents groupes armés”.
Fin 2018, pendant la campagne électorale, le président Félix Tshisekedi avait promis de déplacer l’état-major de l’armée à Beni, en cas de victoire à la présidentielle.
L’ONG accuse par ailleurs les autorités d’avoir pour “préoccupation majeure le partage coûte que coûte du pouvoir” dans un pays où la mise en place du gouvernement est attendue depuis huit mois.
Les autorités congolaises n’ont pu être jointes immédiatement pour réagir.
La région de Beni est le fief des milices du groupe musulman ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) responsable des nombreuses tueries depuis 2014, d’après les autorités.
Depuis, des opérations militaires s’y déroulent sans pour autant mettre un terme aux massacres qui ont fait plusieurs centaines de morts parmi les civils.
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