
Des organisations onusiennes ont appelé conjointement mercredi à la solidarité afin de mettre fin à l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC).
« En ce moment critique, nous réaffirmons notre engagement collectif envers la population de la RDC; nous pleurons ceux que nous avons perdus; et nous appelons à la solidarité pour mettre fin à cette épidémie », ont indiqué dans une déclaration conjointe le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, et le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, David Beasley.
Le gouvernement de la RDC avait annoncé, il y a un an, l’apparition de la maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu, tandis que l’OMS a déclaré, il y a deux semaines, que l’épidémie de maladie à virus Ebola en RDC est devenue une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC).
Rappelant que cette épidémie se produit dans une zone de conflit qui rend la réponse efficace beaucoup plus compliquée en raison de l’insécurité, les dirigeants onusiens ont appelé toutes les parties concernées à veiller à ce que les gens qui luttent contre la maladie puissent poursuivre leur travail en toute sécurité et que les personnes en quête de soins puissent y accéder.
Selon les dernières statistiques de l’ONU, plus de 2600 cas de l’épidémie d’Ebola ont été confirmés l’année dernière.
Mardi, un nouveau cas de la maladie a été recensé à Goma, une ville d’environ un million d’habitants en RDC.
« Ce dernier cas enregistré dans un localité de population aussi dense montre le risque réel de transmission ultérieure de la maladie, peut-être au-delà des frontières du pays, ainsi que le besoin urgent de renforcer la riposte mondiale à l’épidémie et d’accroître les investissements », ont souligné les dirigeants onusiens dans leur déclaration conjointe.
Pour l’INICEF, la réponse à l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) est beaucoup plus complexe car elle se situe dans une zone de conflit actif.
Jérôme Pfaffmann, spécialiste de la santé à l’UNICEF, qui rentre de son troisième déploiement dans le nord-est de la RDC, a fait ces remarques lors d’un point de presse à Genève.
« Les habitants du Nord-Kivu et de l’Ituri, (où sévit l’épidémie d’Ebola), sont confrontés à la fois à une urgence de santé publique et à une crise humanitaire », a martelé M. Pfaffmann.
« En Ituri, environ la moitié des établissements de santé ont été endommagés ou détruits lors des combats de ces deux dernières années. Il y a un déplacement de masse », a précisé M. Pfaffmann.
La situation a été rendue complexe aussi par le fait que les deux provinces touchées par Ebola font également face à une importante épidémie de rougeole, a-t-il ajouté.
« Nous sommes à deux jours du premier anniversaire du début de cette épidémie d’Ebola. Ceci est un avertissement », a-t-il indiqué.
Au total, 2 612 cas ont été signalés à la date du 23 juillet, dont 1 756 personnes sont décédées, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé.
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