Les Nigérians s’apprêtent à descendre dans les rues cette semaine pour protester contre la hausse du coût de la vie, reflétant un profond ras-le-bol face à une crise économique sans précédent.
Les Nigérians se mobilisent à nouveau. Cette fois, ils descendent dans les rues pour protester contre la hausse du coût de la vie. Les manifestations, prévues pour débuter cette semaine, reflètent un ras-le-bol général face à une situation économique de plus en plus difficile.
Les autorités nigérianes redoutent une répétition des événements de 2020, lorsque des manifestations contre la brutalité policière avaient viré au drame. La proposition de la police de confiner les rassemblements dans des espaces contrôlés a été rejetée par les organisateurs, qui craignent une manipulation des forces de sécurité.
Le Nigéria traverse actuellement sa pire crise économique depuis une génération. Sous la présidence de Bola Tinubu, qui avait promis un « espoir renouvelé », l’inflation a atteint des niveaux record, tandis que la monnaie locale, le naira, a chuté à des niveaux historiquement bas. Les réformes économiques, bien que nécessaires, ont été mal mises en œuvre, entraînant une flambée des prix et aggravant les conditions de vie de millions de Nigérians.
L’annonce par Tinubu de la suppression des subventions sur les carburants a déclenché une série d’événements qui ont exacerbé les difficultés économiques. L’inflation galopante et la dévaluation de la monnaie locale ont rendu la vie quotidienne insoutenable pour de nombreux Nigérians. Les entreprises, frappées par la hausse des coûts d’exploitation, ont été contraintes de réduire leurs effectifs ou de fermer leurs portes.
Les Nigérians expriment leur frustration face à une gouvernance qu’ils jugent inefficace et éloignée de leurs réalités quotidiennes. Des hashtags comme #EndBadGovernanceinNigeria témoignent de leur ras-le-bol. Beaucoup accusent les dirigeants du pays de vivre dans l’extravagance, alors que la majorité de la population lutte pour survivre.
Les manifestants demandent l’annulation de la suppression des subventions sur les carburants, ainsi que des réformes constitutionnelles, électorales et judiciaires. Ils réclament également des mesures pour lutter contre l’insécurité et améliorer les conditions de vie des Nigérians.
Comme pour les manifestations #EndSars de 2020, aucun leader n’a été identifié pour ces nouvelles manifestations. Cette stratégie vise à éviter la répression ciblée par les autorités. Cependant, plusieurs groupes de défense des droits de l’homme et politiciens de l’opposition soutiennent activement le mouvement.
Le gouvernement nigérian, tout en exhortant les citoyens à ne pas participer aux manifestations, a pris des mesures pour prévenir toute violence. La police secrète et le quartier général de la défense ont mis en garde contre les risques de chaos, évoquant les violences des manifestations passées.
Face à la situation, des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont émis des alertes de sécurité pour leurs citoyens au Nigéria. Human Rights Watch a exprimé des inquiétudes quant à une possible répression violente des manifestations par les autorités nigérianes.
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