L’évêque de Pemba, dans le nord du Mozambique, a accusé le gouvernement et l’armée de ne pas agir suffisamment pour contrer les attaques jihadistes qui secouent cette région depuis près de deux ans.
Egalement président d’une commission épiscopale pour la justice et la paix, l’évêque Luiz Fernandes a comparé les attaques jihadistes récentes à un “cyclone” contre lequel le pouvoir et la communauté internationale luttent peu.
“Le nord de la province de Cabo Delgado est militarisée afin de donner aux habitants une impression de sécurité, de paix et de tranquilité”, a écrit l’évêque dans une lettre pastorale lue à des fidèles.
Mais l’armée a “rarement été capable d’empêcher les attaques, car quand elles ont lieu, l’armée n’est pas là, arrivant souvent trop tard”, a-t-il ajouté.
Ses commentaires interviennent avant une visite du pape François au Mozambique en septembre, qui se rendra également à Madagascar et à l’île Maurice.
Des jihadistes armés terrorisent depuis octobre 2017 les communautés les plus reculées de la province à majorité musulmane de Cabo Delgado, riche en gaz.
Ils y ont tué plus de 250 personnes et contraint des milliers d’habitants de cette région – proche de la Tanzanie – à fuir leurs domiciles, en dépit d’une forte présence de la police et de l’armée.
Quelque 400 personnes accusées d’être des jihadistes armés ont été arrêtées depuis 2017, mais seulement quelques dizaines ont été jugées et condamnées.
L’identité et les motivations des ces jihadistes qui attaquent le nord du Mozambique demeurent obscures. L’organisation jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué deux des plus récentes attaques, mais des doutes demeurent sur l’authenticité de ces revendications.
“Comme des fantômes, ils apparaissent et disparaissent sans être vus, laissant un désastre derrière eux”, a affirmé l’évâque de Pemba dans sa lettre.
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