L’astrophysicien britannique Stephen Hawking, devenu une célébrité pour ses travaux sur l’Univers qu’il scrutait depuis son fauteuil roulant, est mort mercredi à l’âge de 76 ans à Cambridge suscitant un hommage unanime à travers le monde.
Chercheur reconnu notamment pour ses découvertes sur les trous noirs, il était devenu une icône après la publication, en 1988, d'”Une brève histoire du temps”, un ouvrage de vulgarisation scientifique.
Il s’est éteint paisiblement dans les premières heures de mercredi à son domicile de Cambridge, au nord de Londres. “Nous sommes profondément attristés par la mort aujourd’hui de notre père adoré”, ont déclaré ses enfants, Lucy, Robert et Tim, dans un communiqué. “C’était un grand scientifique et un homme extraordinaire dont l’oeuvre et l’héritage vivront encore de nombreuses années”, ont-ils écrit.Â
A Cambridge, un drapeau a été mis en berne sur le bâtiment de l’Université où il a enseigné pendant plus de cinquante ans et où il avait un bureau. Un livre de condoléances a été ouvert dans la chapelle.
“C’était drôle de travailler avec lui. Il avait un grand sens de l’humour. Pour ses étudiants envoyés au tableau, c’était parfois un peu effrayant”, se souvient pour l’AFP Justin Hayward, un de ses étudiants en doctorat dans les années 90, venu avec sa femme signer le livre de condoléances. “Il a beaucoup contribué à développer notre compréhension des résultats de la relativité générale. C’était une source d’inspiration”, relève-t-il.
Stephen Hawking avait défié les prédictions selon lesquelles il n’avait que quelques années à vivre après avoir développé très jeune, une maladie neurodégénérative paralysante, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, diagnostiquée en 1964.
– Monde meilleur –
La maladie l’avait progressivement privé de sa mobilité et confiné à un fauteuil roulant, presque complètement paralysé et incapable de parler sauf à travers son emblématique synthétiseur vocal.
La Première ministre britannique, Theresa May, a salué sur Twitter “un esprit brillant et extraordinaire, l’un des plus grands scientifiques de sa génération”.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a rendu hommage à sa résilience en tweetant : “Il est important de ne jamais lâcher prise. En souvenir de Stephen Hawking”.
Et le Premier ministre indien Narendra Modi a souligné qu’il “a rendu le monde meilleur”.
La communauté scientifique a également exprimé sa tristesse : “Le professeur Hawking était un être unique, dont on se souviendra avec affection non seulement à Cambridge, mais dans le monde entier”, a affirmé Stephen Toope, le vice-président de l’Université. “Son exceptionnelle contribution au savoir scientifique, aux mathématiques et à la vulgarisation laisse une contribution indélébile”.
Sur Twitter, la Nasa a salué “un physicien de renom et un ambassadeur de la science”. “Ses découvertes ont ouvert un univers de possibilités que nous et le monde continuons à explorer”, a déclaré l’agence spatiale américaine.
L’astrophysicien américain Neil deGrasse Tyson a également salué sa mémoire. “Sa mort laisse un vide intellectuel. Mais ce n’est pas du vide, voyez-le plutôt comme une sorte d’énergie imprégnant l’espace-temps, qui défie la mesure”, a-t-il écrit.
Des personnalités aussi diverses que la pop star américaine Katy Perry ou l’acteur britannique Eddie Redmayne se sont joints à l’hommage, démontrant à quel point Hawkings avait su toucher les coeurs et les esprits bien au-delà de la communauté scientifique, devenant l’un des scientifiques les plus renommés au monde, parfois comparé à Albert Einstein ou à Isaac Newton.
– Un géant de la science –
Son travail s’est concentré sur le rapprochement des théories de la relativité et des quantas pour tenter d’expliquer la création de l’Univers et son fonctionnement.
En 1974, il était devenu, à l’âge de 32 ans, l’un des plus jeunes membres de la Royal Society, la plus prestigieuse institution scientifique de Grande-Bretagne.
En 1979, Hawking a été nommé professeur de mathématiques – un poste qu’avait occupé Newton – à l’Université de Cambridge, pour laquelle il avait quitté l’Université d’Oxford afin d’étudier l’astronomie théorique et la cosmologie.
Dans ce corps distordu par la maladie résidait un esprit extrêmement brillant, fasciné par l’essence de l’Univers, par son processus de formation et par la manière dont il pourrait finir.
“Mon objectif est simple”, a-t-il dit un jour. “C’est la compréhension totale de l’Univers”, “comprendre pourquoi il est comme il est et pourquoi il existe”.
Par Jennifer Birich