
100 à 200 personnes tentaient jeudi d'empêcher l'installation dans un gymnase de Mayotte, archipel français de l'océan Indien, de près de cent immigrants clandestins comoriens que leur pays a refusé de reprendre après leur expulsion, selon les autorités locales.
Les Comores ont renvoyé mercredi soir vers Mayotte un bateau qui devait accoster sur leur île d'Anjouan avec à son bord des immigrants clandestins expulsés à leurs yeux illégalement par la France.Â
Les clandestins ont été ramenés au port de Dzaoudzi (Petite Terre), à Mayotte.
Selon un conseiller municipal de la commune voisine de Pamandzi, qui souhaite rester anonyme, “l'Etat a réquisitionné le gymnase pour accueillir les clandestins, mais les habitants se sont soulevés, ils manifestent devant le gymnase pour refuser”.
“Le conseil municipal s'est réuni en urgence et on a fait une motion pour refuser ces personnes, car on ne peut pas garantir la sécurité de l'élection dimanche” avec leur présence, a-t-il expliqué. “Il y aura des débordements, c'est certain”.
Mayotte est paralysée par un mouvement de contestation sociale largement provoqué par l'immigration clandestine récurrente en provenance des Comores, où le revenu moyen par habitant est treize fois inférieur à celui du département français.
Selon des statistiques officielles françaises, les natifs de l'archipel représentaient en 2015 42% de la population mahoraise, qui les accusent de tous les maux.
Pour tenter de faire baisser la pression sociale, les autorités locales de Mayotte a procédé depuis le début de la semaine à une vague de plusieurs centaines d'expulsions de personnes en situation irrégulière en direction des Comores toutes proches (70 km).
Moroni a réagi en refoulant mercredi soir un bateau chargé de clandestins.
Par Afrique Diplo