Initialement prévues le 17 décembre, les élections locales et régionales ont été reportées au mois d’avril 2018. Le gouvernement justifie cette décision par sa volonté d’organiser des élections inclusives et apaisées, qui répondent aux préoccupations de tous les acteurs engagés dans le processus électoral.
L’idée circulait depuis plusieurs jours à Bamako. Elle a été finalement été officialisée dimanche soir, à l’issue du conseil des ministres : les élections locales et régionales, qui devaient se tenir le 17 décembre, ont été reportées au mois d’avril 2018. Les communales partielles, qui devaient se tenir dans une cinquantaine de communes n’ayant pu voter en novembre 2016, sont également concernées. Le gouvernement, qui affirme vouloir des élections inclusives acceptées par tous, estime que ce report de quatre mois est nécessaire pour « apporter des réponses aux préoccupations exprimées » par les différents acteurs du processus électoral.
« Nous sommes prêts sur le plan matériel mais nous devons encore encore améliorer la préparation politique de ces élections, pour que tout le monde y participe et qu’elles soient pleinement réussies », explique Tiéman Hubert Coulibaly, le ministre de l’Administration territoriale.
Opposition de la CMA
Plusieurs responsables de l’opposition s’interrogeaient notamment sur les conditions sécuritaires dans lesquelles pouvaient se tenir ces scrutins, alors que l’insécurité est omniprésente dans le nord et le centre du pays.
Ce report est la confirmation de l’amateurisme et de l’incompétence du pouvoir en place
« Ce report est la confirmation de l’amateurisme et de l’incompétence du pouvoir en place. Il est incapable de restaurer la paix et d’organiser des élections », s’agace Tiébilé Dramé, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena).
De son côté, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’était officiellement opposée à la tenue de ces élections le 17 décembre. Dans un communiqué publié fin octobre, l’ex-rébellion touarègue avait demandé aux autorités de repousser ce scrutin, le temps de répondre à un certain nombres de dispositions prévues par l’accord de paix d’Alger, comme l’opérationnalisation des autorités intérimaires dans les régions du Nord, l’organisation du retour des réfugiés ou encore une relecture de la loi sur la libre administration locale.
À quelques mois de la prochaine présidentielle, censée se tenir en juillet 2018, le report de ces élections locales et régionales relancera sans doute les inquiétudes de certains opposants sur un éventuel « glissement » du calendrier électoral au Mali. « Tout doit être mis en œuvre pour que la présidentielle ne soit pas reportée et pour qu’il y ait une alternance en 2018 », souligne Tiébilé Dramé.
Face aux critiques, Tiéman Hubert Coulibaly se veut lui rassurant et garantit qu’il n’est « pas question de reporter l’élection présidentielle »