La sécurité des Casques bleus déployés au Mali doit encore être améliorée après l’attaque les ayant visés le week-end dernier à Tombouctou, la plus importante depuis leur déploiement en 2013, a estimé mercredi le Conseil de sécurité.
“Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l’importance de continuer à prendre des mesures sur le terrain afin d’améliorer la sécurité du personnel de la Minusma”, a indiqué l’ONU à l’issue de consultations du Conseil tenues à huis clos.
Selon une source diplomatique, les responsables de l’ONU ayant présenté au Conseil de sécurité une première évaluation de l’attaque encore non revendiquée et ses conséquences, ont souligné qu’elle “interpellait par sa brutalité et sa sophistication”.
Les autorités françaises ont annoncé dimanche qu’une “quinzaine” d’assaillants avaient été tués lors de cette attaque qui visait à “prendre le contrôle” du “Super Camp” de l’ONU et de la force française Barkhane samedi à Tombouctou, dans le nord du Mali.
Un Casque bleu a été tué et sept militaires français blessés lors de l’attaque qui a duré environ quatre heures. Certains des assaillants étaient “déguisés en Casques bleus” et ont utilisé “des véhicules maquillés aux codes de l’ONU ou des forces armées maliennes”, selon l’état-major français.
Devant le Conseil de sécurité, les responsables de l’ONU ont aussi souligné la nécessité pour la Minusma de recourir à des systèmes d’alerte et d’avoir des hélicoptères, selon la même source diplomatique. Les membres du Conseil se sont montrés unanimes pour condamner l’attaque et affirmer la nécessité de continuer à avoir une “réaction robuste” lorsque les Casques bleus sont pris pour cibles, a assuré la même source sous couvert d’anonymat.
Les membres du Conseil de sécurité ont aussi estimé urgent d’obtenir des progrès sur l’application de l’accord de paix, au besoin en prenant des sanctions contre les Maliens qui empêchent sa concrétisation, a enfin indiqué ce diplomate.
Par Ibrahim Sissoko