La Mission de soutien des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé lundi sa préoccupation face à la poursuite des violences et des frappes aériennes à Mourzouk dans le sud du pays.
Dans un communiqué, elle s’est dite “extrêmement préoccupée par les informations faisant état de la poursuite des actes de violence à Mourzouk, notamment de plusieurs raids aériens qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les civils”.
Une frappe aérienne a ainsi tué dimanche soir plus de 40 personnes et blessé plus de 50 autres, a affirmé lundi à Xinhua un responsable local.
Même préoccupation de la MANUL pour les violences communautaires qui s’y poursuivent, faisant “environ 20 morts et de nombreux blessés”. Elle a lancé un appel à la retenue, au dialogue et à des solutions pacifiques afin de régler les différends dans la région.
La mission onusienne a de nouveau souhaité qu’une trêve s’instaure à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd el-Adha”, prévue dimanche.
Le gouvernement libyen soutenu par l’ONU a condamné la frappe aérienne de dimanche à Mourzouk, appelant la MANUL et la communauté internationale à “assumer leurs responsabilités et à enquêter sur les crimes commis par les milices” dans cette ville.
Au moins 43 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dimanche soir dans une frappe aérienne contre la ville de Merzek, dans le sud de la Libye, selon le Gouvernement d’union nationale (GNA) et un responsable local.
Le conseil présidentiel du GNA du Premier ministre Fayez al-Sarraj a condamné lundi dans un communiqué l’attaque qui a ciblé al-Qala’a, un quartier résidentiel de Merzek.
Ibrahim Omar, membre du conseil municipal d’al-Qala’a, a déclaré plus tôt dans la journée que la frappe avait tué 42 personnes et en avait blessé plus de 60 autres.
Les forces basées dans l’est de la Libye, dénommées Armée nationale libyenne (ANL) et dirigées par le général Khalifa Haftar, avaient annoncé qu’elles lanceraient un raid aérien tard dans la soirée de dimanche.
L’ANL a indiqué dans un communiqué que cette frappe ciblait les combattants de l’opposition tchadienne, qui désigne selon les forces du général les Toubous, un groupe ethnique réparti sur le nord du Tchad, le nord-est du Niger, le nord-ouest du Soudan et le sud de la Libye.
L’ANL est alliée au gouvernement basé dans l’est du pays, la Libye étant politiquement divisée entre deux gouvernements, respectivement basés dans l’est et dans l’ouest du pays.
Ce pays d’Afrique du Nord lutte pour réaliser sa transition démocratique dans un contexte d’insécurité et de chaos depuis la chute du régime de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.
Début avril, l’Armée nationale libyenne (ANL), la puissante milice de l’Est, a lancé une offensive pour s’emparer de la capitale, Tripoli, et renverser le gouvernement de Fayez Sarraj reconnu par les Nations Unies. Selon les dernières statistiques de l’ONU, elle a causé la mort à ce jour d’environ 1.100 personnes.
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