
Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL).
Les recommandations qui ont résulté de cette rencontre éclairent on ne peut mieux sur le sujet. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont révélé toute l'importance donnée au volet sécuritaire du dossier en signalant l'importance de poursuivre «la coordination sécuritaire pour évaluer les menaces des organisations terroristes sur la sécurité et la stabilité de la Libye, des trois Etats et des autres pays voisins».
Le «renforcement d'échange d'informations», poursuit le communiqué, concerne également «la surveillance de tout déplacement des éléments terroristes vers la région en provenance des foyers de conflits régionaux et internationaux».

L'Égypte, la Tunisie et l'Algérie sont sur le pied de guerre pour faire face à tout débordement résultant de la situation désastreuse prévalant en Libye.
Le Président égyptien a lancé à deux reprises des opérations de bombardement contre des bases terroristes sur ce territoire suite à des informations établissant que des attaques terroristes contre des Coptes égyptiens avaient été planifiés dans ces régions.
La Tunisie a fait, quant à elle, à plusieurs reprises l'objet d'attaques de grande envergure menées par des éléments de Daesh issus des territoires libyens alors que l'Algérie concentre, elle, de grands effectifs militaires sur la bande frontalière pour éviter l'intrusion d'éléments armés.
En début de semaine, l'institution militaire algérienne avait annoncé l'arrestation de trois individus en provenance de Libye et diffusé des photos d'armes récupérées.
Il faut savoir aussi que la tripartite d'Alger s'est prononcée contre toute forme d'ingérence étrangère qui mènerait à une escalade interne susceptible de contrecarrer le processus politique et de faire perdurer la crise qui menacera, dans ce cas, non seulement la sécurité et la stabilité en Libye mais aussi celle des pays voisins».
Les trois ministres ont également mis en garde contre «la détérioration des conditions de vie du peuple libyen à cause de l'instabilité qui prévaut dans le pays et la persistance du blocage politique». Un blocage qui ne trouvera, selon les trois pays, solution qu'à travers l'application du plan de paix onusien.
L'envoyé spécial des Nations-Unies pour la Libye se trouvait, d'ailleurs, il y a quelques jours encore, en Algérie pour des concertations autour de la question. Pleinement engagée pour une résolution pacifique du conflit libyen, Alger a réitéré son soutien à une solution politique passant par le processus que tente d'enclencher l'ONU.
Pour ce, toutes les parties libyennes «dont celles influentes» ont été appelées à faire «davantage de concessions pour mettre l'intérêt national au-dessus de toute autre considération et à réaliser le consensus national pour dépasser l'étape de transition».
La même source ajoute que «tout retard dans la résolution de la crise ouvrera la voie à davantage d'escalade, de violence, de terrorisme et de conflits».
Les parties libyennes sont invitées à «assumer pleinement leur responsabilité et à poursuivre, de bonne foi, leur adhésion à la concrétisation de ce processus à travers la réalisation d'un consensus élargi conduisant à une réconciliation nationale. Cet appel sera-t-il entendu ?
Par Abla Chérif