L’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a indiqué mercredi qu’elle resserrait l’étau autour des jihadistes à Derna, faisant état d’une percée dans les banlieues de la ville.
Le maréchal Haftar a lancé le 7 mai une offensive pour “libérer” Derna, ville côtière de 150.000 habitants située à 1.000 km à l’est de Tripoli et sous la coupe de groupes islamistes et jihadistes depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
“Les forces de l’Armée (ANL) avancent à pas sûrs vers Derna pour la libérer de l’emprise des groupes terroristes”, a déclaré le porte-parole de l’ANL, le général Ahmad al-Mesmari.
L’ANL a effectué des “missions de combat” qui lui ont permis de prendre le contrôle de positions fortifiées des jihadistes aux entrées de la ville, a-t-il ajouté.
Le porte-parole a annoncé la mort mardi du chef d’une unité des forces spéciales de l’ANL dans les combats, sans préciser s’il y avait eu d’autres pertes dans les rangs de l’ANL depuis le début de l’offensive.
L'”ennemi a essuyé de lourdes pertes en hommes et en matériel”, a-t-il assuré.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le maréchal Haftar a promis dans un discours “une victoire proche”, appelant ses forces à préserver les civils et leurs biens et à bien traiter les prisonniers.
“Nous sommes proches (…) de libérer notre pays du dernier bastion du terrorisme”, a-t-il déclaré.
Des ONG de défense des droits de l’Homme, dont Human Rights Watch, avaient exprimé leurs inquiétudes quant aux risques encourus par les civils à Derna. Les forces de l’ANL assiègent la ville depuis près de deux ans, rendant difficile l’accès de la population à l’aide humanitaire.
Derna est sous le contrôle d’une coalition hétéroclite de milices islamistes et jihadistes notamment proches d’Al-Qaïda, hostiles à la fois à Haftar et au groupe Etat islamique (EI).
Cette place forte historique des islamistes radicaux dans l’est libyen est la seule zone de la partie orientale de la Libye à échapper au contrôle des forces du maréchal Haftar.
Ce dernier soutient un gouvernement parallèle qui exerce son pouvoir dans l’est libyen et qui conteste l’autorité du Gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli.
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