Un tribunal kenyan a officiellement inculpé mardi 50 personnes, dont 40 fonctionnaires, après une enquête sur le détournement de près de 100 millions de dollars de fonds publics.
L’argent détourné , appartient au National Youth Service (NYS), un programme gouvernemental qui offre une formation professionnelle aux jeunes. L’argent en question auraient disparu dans le cadre d’un stratagème impliquant de hauts fonctionnaires et des fournisseurs fantômes.Â
C’est le deuxième scandale de l’agence en trois ans. Au début du mois de mars, plus de 20 fonctionnaires avaient été acquittés après un procès de vol présumé d’environ un demi-million de dollars en 2015.
Au Kenya, la corruption échappe désormais à tout contrôle.
La corruption au Kenya s’est intensifiée et étendue” depuis l’arrivée au pouvoir du président Uhuru Kenyatta en 2013, avec toute une série de scandales révélés par les médias sur des affaires de marchés publics ou de foncier, l’arnaque numéro un au menu kényan de la corruption.
Quant au gouvernement précédent, celui de Daniel arap Moi, qui a dirigé le pays durant 24 ans jusqu’en 2002, il avait été éclaboussé par le scandale retentissant de Goldenberg portant sur de fausses exportations d’or où 900 millions d’euros avaient été détournés.
Un rapport officiel met la lumière sur l’ampleur du problème: à peine 1% des dépenses du gouvernement répondent aux règles comptables.
Dans l’Indice de perception de la corruption 2014 de l’ONG Transparency International, le Kenya est classé 145e sur 174 pays. En 2013, il pointait à la 136e place. L’organisation de lutte contre la corruption alerte également sur “la vitesse à laquelle l’espace démocratique se réduit”, avec des médias et une société civile sous pression.
Actuellement, des soupçons de pots-de-vin se portent sur le projet de construction, par les Chinois, de la ligne de chemin de fer Mombasa-Nairobi, essentielle au développement économique du Kenya. Soupçonnant des malversations, une commission parlementaire a exigé l’annulation de ce marché d’un montant de 12,4 milliards d’euros.
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