
Un caricaturiste arrêté mi-septembre et emprisonné cinq mois, Ramon Nse Esono Ebalé, a pu quitter la Guinée Equatoriale après avoir été relaxé par la justice fin février.
Il a « voyagé dimanche » pour l’Espagne dans un premier temps après avoir « finalement » récupéré son passeport, a déclaré Catalina Nse Esono Ebalé, l’une de ses sœurs.
Ramon Nse Esono avait été arrêté à Malabo mi-septembre « pour ses œuvres qui critiquent régulièrement le gouvernement de Guinée équatoriale », avait indiqué l’Union africaine (UA).
A l’époque, Malabo avait annoncé l’arrestation du dessinateur pour « blanchiment d’argent et usage de faux », après la découverte chez lui d’un million de francs CFA en faux billets (environ 1.500 euros).
Le 27 février à l’ouverture de son procès, le procureur de la République n’avait requis aucune peine contre Ramon Nse Esono Ebalé, arrêté mi-octobre et placé en détention préventive depuis, en raison d’un « manque de preuves ».
Depuis sa libération, le caricaturiste -qui habite au Paraguay- n’avait pu quitter la Guinée car les autorités ne lui avaient pas remis son passeport.
Selon l’ONG basée aux Etats-Unis EG Justice, l’arrestation de Ramon Nse Esono Ebalé, qui séjournait en Guinée équatoriale depuis vingt jours quand il a été arrêté, serait liée à la publication d’un roman graphique en mai 2016 (« La pesadilla d’Obi », « Le cauchemar d’Obiang »).
Ce roman graphique dépeint le président équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dans la peau d’un citoyen Guinéen lambda, critiquant le manque d’accès à l’électricité, aux soins, à l’éducation et la restriction de la liberté d’expression dans son pays.
Début février, l’Union européenne avait parlé de « forte détérioration de la situation des droits de l’homme » en Guinée équatoriale, dirigée de façon autoritaire par le président Obiang Nguema depuis 1979.
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