Les forces de l’ordre ont dispersé jeudi à Conakry une manifestation de l’opposition Guinéenne visant à exiger “la vérité des urnes”, après les élections locales du 4 février, a constaté un journaliste de l’Afrique Diplo.
Alors que des milliers de personnes tentaient d’emprunter un itinéraire “interdit” par les autorités dans la banlieue de la capitale Guinéenne, des gendarmes et policiers déployés en masse ont lancé des gaz lacrymogènes sur le cortège.
Des manifestants ont répliqué par des jets de pierres et des dizaines de personnes ont été interpellées, selon un correspondant de l’Afrique Diplo
Des chefs de l’opposition, dont l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, étaient sur le point d’arriver au point de départ de la manifestation, à Matoto, quand les forces de l’ordre ont lancé les premières bombes lacrymogènes.
Des manifestants ont également reçu des coups de matraque et de pied de la part des forces de sécurité.
Les opposants voulaient manifester jusqu’à Bambeto, autre banlieue, en passant devant l’aéroport de Conakry, ce que les autorités ont refusé.
Le gouverneur de Conakry, Mathurin Bangoura, avait enjoint mercredi soir les manifestants à emprunter un itinéraire évitant l’aéroport. Celui-ci devait être “strictement respecté”, faute de quoi la manifestation “allait être réprimée”, avait-il expliqué dans les médias d’Etat.
“La décision du gouverneur de Conakry n’était pas justifiée puisqu’il y a quelques mois, il avait validé une autre marche sur le même itinéraire, et ce jour-là, il n’y a pas eu de mort ni de blessé, pas de violence, ni de dégât matériel”, a déclaré Cellou Dalein Diallo après la dispersion de la manifestation.
L’opposition Guinéenne conteste les résultats des élections locales du 4 février, officiellement remportées par le parti du président Alpha Condé.
Elle manifeste quasi quotidiennement pour exiger “le triomphe de la vérité des urnes, de la justice pour tous, du respect de la Constitution et aux lois de la république, du respect des accords librement signés”, selon un responsable de l’opposition.
Par Aicha Camara