Le Procureur général de la République de la Guinée-Bissau, Bacari Biai, a invité mardi, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’ouest CEDEAO à clarifier les raisons de ses sanctions contre 19 personnalités du pays, dont lui-même.
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, président en exercice de la CEDEAO, le Procureur Bacari Biai se demander s’il est concerné par ces sanctions de la CEDEAO ou si c’est un autre citoyen portant le même nom que lui.
«Sur la liste des 19 personnalités bissau-Guinéennes sanctionnées, les gens n’étaient pas identifiés et aucune référence n’était faite aux fonctions qu’ils occupent», dénonce-t-il.Â
En application des sanctions de la Cedeao, les personnes visées n’ont pas le droit de se rendre dans les pays de l’espace communautaire, leurs comptes bancaires sont bloqués dans les banques des pays de la communauté, et leurs avoirs financiers gelés.
Dans sa lettre, Bacari Biai demande à la CEDEAO les raisons de sa sanction sans être entendu au préalable pour apporter sa version, «un principe qui, rappelle-t-il, est inscrit dans la Constitution bissau-Guinéenne et dans les instruments juridiques internationaux».
A son avis, les sanctions restreignent ses droits et libertés fondamentaux, ainsi que ceux de sa famille.
« Je ne peux pas être puni parce que j’applique la loi. Je me suis engagé dans la lutte contre la corruption dans l’appareil d’Etat de la Guinée-Bissau », écrit-il dans sa lettre de 6 pages.
Le 07 février 2018, la CEDEAO a publié une liste de 19 personnalités, politiciens et magistrats bissau-Guinéens, ainsi que le fils du président du pays, accusés d’avoir rendu difficile le respect de l’Accord de Conakry.
Cet accord est un instrument politique proposé par la Cedeao pour mettre fin à l’impasse politique en Guinée-Bissau.
En plus de Bacai Biai, la liste comprend, entre autres, le nom de l’ancien procureur général, Antonio Sedja Man.
Par Tony Da Sylva