Le nouveau Premier ministre Bissau-Guinéen dévoile son gouvernement. Un gouvernement « inclusif » composé de 26 ministres.
La Guinée-Bissau tient son nouveau gouvernement. Le cabinet composé de 26 ministres est entré en fonctions ce jeudi. Sa mission : conduire le pays aux législatives du 18 novembre, mais surtout regagner la confiance des bailleurs.
Une mission qui s’annonce difficile mais pas impossible. De son côté, le Chef de l‘État bissau-Guinéen attend beaucoup de ses ministres à qui il a lancé un message fort lors de la cérémonie d’investiture. « La confiance donnée à ce gouvernement consiste à se consacrer comme une mission de travail pour présenter des résultats concrets. Il faudrait à tout prix s’efforcer à fournir les prestations de services publics. Sans exception, les membres de ce gouvernement ne doivent pas considérer cette opportunité comme un privilège ou une place de confort et de visibilité », a déclaré José Mário Vaz.Â
Les membres de ce gouvernement « inclusif » savent donc ce qui est attendu d’eux. Remettre le pays sur les rails du développement après deux ans de crise politique.
La crise est née après le limogeage, en août 2015, par le président bissau-Guinéen José Mario Vaz, de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira.
De nombreux analystes se posent cette question : la composition d’un gouvernemnet inclusif met-elle fin à la crise politique? A priori oui, puisque la principale mission du nouveau gouvernement est de conduire le pays vers des élections législatives, d’ici au mois de novembre 2018.
”La composition d’un nouveau gouvernement d’ Aristides Gomes ouvre une voie vers la perspective de la fin d’une crise. Nous pensons qu’il est l’homme qui peut conduire vers une sortie de crise, vers de bonnes élections, afin que la paix et la stabilité reviennent dans ce pays frère qu’est la Guinée-Bissau”, répond pour sa part Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie togolaise fait partie de la médiation de la Cédéao dirigée par son président, Faure Ganssingbé.
Agé de 63 ans, Aristides Gomes a succédé à Augusto Antonio Artur Da Silva, en poste depuis mi-2015. Celui-ci n’avait pas réussi à former un gouvernement. Car il ne faisait pas l’unanimité.
Diplômé en sociologie et sciences politiques de l’université de Paris VIII, le nouveau Premier ministre a déjà occupé ces fonctions du 2 novembre 2005 au 13 avril 2007.
En mai 2005, il a été démis de la vice-présidence du PAIGC. La raison ? Son soutien affiché à la candidature de João Bernardo Vieira contre le candidat de son parti, Malam Bacai Sanhá lors de l’élection présidentielle de juin et juillet 2005. Dépité,Aristides Gomes a créé sa propre formation politique, le PRID, le Parti républicain pour l’indépendance et le développement. Et c’est sous les couleurs de ce parti qu’il a tenté de se présenter à l’élection présidentielle de 2009, après l’assassinat du président.
Face blocage politique, le 1er février dernier, la Cédéao a infligé des sanctions contre 19 personnalités bissau-Guinéennes pour non-respect de l’accord de sortie de crise. Le texte prévoyait la nomination d’un Premier ministre “consensuel ayant la confiance du président” et devant rester en place jusqu’aux législatives, prévues le 18 novembre 2018.
Par Tony Da Silva