Les autorités gabonaises ont remis à leurs homologues turques trois individus en lien avec l’organisation Fethullah Gülen, considérée comme “terroriste” par Ankara.
Les trois ressortissants turcs, qui étaient directeurs d‘écoles liées à Gülen au Gabon, ont été arrêtés par les autorités de la capitale gabonaise, Libreville, le 23 mars, a rapporté l’agence gouvernementale Anadolu. L’opération, de même que leur extradition vers la Turquie est le fruit d’une collaboration entre Libreville et les services de renseignements turcs.
Face aux parlementaires de son parti, ce mardi, à Ankara, la capitale turque, le chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan s’est dit plus que jamais déterminé à traquer dans leur dernier retranchement les partisans du mouvement Fethullah Gülen.
“Le Gabon a remis trois membres importants de (l’organisation de Gulen)”, a confirmé M. Erdogan. “Ils peuvent courir partout où ils veulent ; ils courront, nous les chasserons”, a-t-il ajouté.
Intellectuel musulman et inspirateur du mouvement Gülen, Fethullah Gülen qui vit en exil aux Etats-Unis, est accusé par Ankara d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat en juillet 2016. Si le clerc a rejeté ces accusations, il reste bien dans le viseur des autorités turques qui qualifient son mouvement de “terroriste”.
Depuis le putsch manqué, la Turquie a arrêté plus de 38 000 personnes soupçonnées d’accointance avec Gülen et licencié quelque 110 000 fonctionnaires. Beaucoup de ces mis en cause ont clamé leur innocence.
La semaine dernière, le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a déclaré que jusqu‘à 80 partisans présumés de Gülen dans 18 pays ont été “arrêtés et renvoyés” en Turquie dans des opérations menées par l’agence de renseignements.
Lors de ses récents voyages en Afrique, le président turc a mené une intense campagne contre son opposant auprès de ses pairs africains, appelant à la fermeture de toutes les écoles en lien avec l’intellectuel musulman.
Afrique Duplo