
Les signes d’ouverture se multiplient à Addis-Abeba, à peine une semaine après l’installation officielle du nouveau Premier ministre.
Lundi dernier, lors de son discours d’investiture, Abiy Ahmed s’était montré très volontaire. Il a présenté ses excuses aux personnes ayant perdu des proches dans les récents mouvements de contestation ; il a tendu une main en direction des partis politiques d’opposition, des journalistes, des défenseurs des droits humains. Onze d’entre eux avaient été arrêtés le dimanche 25 mars : ils ont été libérés. L’atmosphère semble à la détente.
Il y a d’abord la libération des onze personnes arrêtées, sans charges retenues contre elles selon l’un de leurs avocats, cité par Associated Press.
Il y a ensuite le rétablissement d’internet dans les régions, les données mobiles étaient coupées partout hors de la capitale depuis plusieurs mois. L’internet fixe également dans certains endroits, notamment en Oromiya, la région la plus contestatrice.
Selon la télévision officielle Fana BC, la prison de Maekelawi est définitivement fermée, c’était une promesse faite par l’ancien Premier ministre en janvier.
Enfin, samedi, Abiy Ahmed a choisi un endroit symbolique pour son premier déplacement : la région éthio-somali.
Le nouveau Premier ministre s’est rendu à Jigjiga, la capitale régionale. Il a martelé sa volonté de mettre en œuvre une paix durable entre les communautés oromo et somali. Les violences à la frontière régionale ont fait des centaines de morts et plus d’un million de déplacés internes ces derniers mois.
Un responsable oromo venu rassurer les Somalis, le geste est fort en termes de communication. Reste à voir jusqu’où il sera suivi d’effets.
Afrique Diplo