Le président comorien Azali Assoumani, interdit de briguer un second mandat successif, compte toutefois se représenter en 2019 en cas de victoire du “oui” au référendum constitutionnel du 29 juillet, a confirmé mardi son porte-parole.
“Si le non l’emporte, le président termine son mandat et se retire. Si c’est le oui qui l’emporte, il démissionne et remettra son mandat en jeu”, a déclaré Mohamed Ismailla au cours d’un point de presse à Moroni.Â
Fin avril, le colonel Azali avait annoncé la tenue d’un référendum constitutionnel qui pourrait permettre plusieurs mandats présidentiels successifs.
Le chef de l’Etat sortant ne peut pas actuellement se représenter immédiatement pour un deuxième mandat, en vertu du principe atypique de la présidence tournante – tous les cinq ans – entre les trois îles qui composent l’Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli).
Si le “oui” l’emporte le 29 juillet, des élections présidentielle et législatives anticipées seront organisées en 2019 au lieu de 2021, a fait savoir le chef de l’Etat.
Le colonel Azali, originaire de Grande-Comore, a été élu président en 2016 pour un mandat de cinq ans. Il avait déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006, à la suite d’un putsch. Il avait ensuite cédé démocratiquement le pouvoir.
Depuis plusieurs mois, l’opposition dénonce des “abus de pouvoir” du régime Azali. Outre son projet de référendum, il a récemment suspendu la Cour constitutionnelle, assigné à résidence l’un des chefs de l’opposition, son prédécesseur Ahmed Abdallah Sambi, et interdit des manifestations de l’opposition.
Le porte-parole de la présidence a justifié mardi la nécessité de modifier la Constitution par “les lourdeurs, admises par tous, du système constitutionnel actuel, qui constitue un frein au développement”.
“La consultation populaire est le plus démocratique des procédés pour modifier la Constitution”, a-t-il plaidé.
Les Comores, petit archipel pauvre de l’océan Indien, ont pendant de nombreuses années connu une forte instabilité politique, caractérisée par des crises séparatistes et coups d’Etat.
Les accords de Fomboni en 2001 et l’adoption de la nouvelle Constitution, qui a établi la présidence tournante, y ont mis fin.
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