
« Flibustiers des affaires » et autres « conseillers véreux » sont nombreux à rechercher passeports diplomatiques et bonnes affaires en Centrafrique, pays en conflit depuis 2013 où l’autorité étatique a toujours eu du mal à s’imposer.
Mi-juin, l’ancienne star du tennis mondial Boris Becker a brandi un passeport diplomatique pour se défaire d’une poursuite pour dette à Londres. A Bangui, c’est la surprise. « Il n’est jamais venu en Centrafrique », jure un employé onusien.
Ses liens avec Bangui ne tiendraient qu’à une seule rencontre avec le président Faustin-Archange Touadéra, en avril à Bruxelles, selon une photo publiée sur Twitter par l’ancien joueur, serrant la main du président.

« Compte-tenu de l’extrême faiblesse et corruptibilité des autorités, les escrocs et aigrefins de tous bords trouvent toujours le moyen d’accéder au président et de profiter de la situation », estime Thierry Vircoulon, spécialiste de la Centrafrique à l’Institut français des relations internationales (IFIRI). Ce pays ‘est un terrain parfait pour les flibustiers des affaires », affirme-t-il.
Les « blancs de la présidence » ont toujours fait recette en Centrafrique, dans le marché des affaires comme de l’influence diplomatique. Sous le président François Bozizé (2002-2013), un général de l’armée française avait été nommé conseiller militaire du palais.
Aujourd’hui, au moment où la Russie déploie des formateurs et livre des armes à Bangui, le fauteuil est occupé par un Russe, Valeri Zakarov, nommé il y a quelques mois conseiller sécurité du président Touadéra.