Les Etats-Unis ont dénoncé lundi le “climat de peur et d’intimidation” au Burundi, déplorant l’“absence de transparence” lors du référendum sur la réforme constitutionnelle et mettant en doute ses résultats.
“Le référendum du 17 mai au Burundi a été marqué par une absence de transparence, la suspension de médias et des tentatives de pression sur les électeurs”, a déploré le département d’Etat américain dans un communiqué.
“De nombreux cas de harcèlement et de répression des opposants au référendum durant les mois qui ont précédé le vote ont contribué à un climat de peur et d’intimidation”, tandis que “l’absence d’observateurs sape également la confiance dans les résultats annoncés”, a-t-il ajouté.
Selon les résultats provisoires publiés lundi, les Burundais ont largement approuvé une réforme de la Constitution qui pourrait permettre au président Pierre Nkurunziza de rester en poste jusqu’en 2034. Ces résultats avaient été par avance dénoncés par l’opposition, qui estime que le référendum s’est tenu dans un climat de peur et a été marqué par des fraudes.
Si Pierre Nkurunziza, 54 ans, semble continuer à jouir d’un certain crédit auprès des populations rurales, le régime a aussi réprimé sans pitié depuis trois ans toutes les voix dissidentes.
Pour ses critiques, ce référendum casse l‘équilibre politico-ethnique garanti par l’accord de paix d’Arusha, signé en 2000, qui instaurait un système de partage du pouvoir entre Hutu et Tutsi pour mettre fin à la guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Washington a appelé Bujumbura à respecter l’accord d’Arusha et à respecter les libertés d’expression, d’assemblée et d’association, condamnant également la suspension récente des radios Voice of America et BBC.
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