Le Burkina Faso, en pleine transition politique, a décidé de réinstaurer une devise nationale emblématique, inspirée de l’ère de Thomas Sankara : « La Patrie ou la Mort, Nous vaincrons ». Adoptée ce mercredi 30 octobre par le Parlement de transition, cette décision marque la fin de l’ancienne conception « Unité – Progrès – Justice » instaurée sous le régime de Blaise Compaoré.
Retour sur les enjeux de ce changement historique pour la nation burkinabè.
La devise « La Patrie ou l« La Patrie ou la Mort, Nous vaincrons » est bien plus qu’une simple phrase pour de nombreux Burkinabè. En 1984, sous la révolution de Thomas Sankara, elle symbolisait le combat pour l’indépendance, la dignité et l’autonomie du Burkina Faso, alors renommé de Haute-Volta en « pays des hommes intègres ».
Avec son retour, les autorités de transition cherchent à renouer avec cet héritage révolutionnaire. Le ministre de la Justice, Edasso Rodrique Bayala, souligne l’importance d’influencer le subconscient collectif. Selon lui, cette nouvelle devise doit raviver le patriotisme et encourager une prise de conscience nationale.Â
L’adoption de cette nouvelle devise a été unanime : les 71 députés présents ont tous voté en faveur de la réintégration de la devise révolutionnaire dans la Constitution. Ce texte, avant d’être promulgué par le président Ibrahim Traoré, doit encore passer devant le Conseil constitutionnel. Ce large consensus parlementaire montre que la mémoire de Sankara et de son projet politique reste vivante dans l’esprit des citoyens comme des représentants politiques.
Selon le gouvernement burkinabè, cette nouvelle devise vise à « renforcer le sentiment patriotique » et à « aligner la Constitution avec la volonté populaire ». Depuis des décennies, malgré son remplacement en 1997, la conception « La Patrie ou la Mort, Nous vaincrons » a persisté dans les discours et les consciences comme un symbole puissant de sacrifice pour la nation. Ce changement, entériné par la transition, témoigne de la volonté des autorités d’ancrer les Burkinabè dans un héritage de lutte et de résilience.
Outre le retour de la devise sankariste, le Parlement a introduit une disposition permettant au gouvernement d’entrer dans une confédération ou fédération avec d’autres États africains, avec seulement l’approbation parlementaire en cas d’urgence.
Cette décision stratégique vise à encourager l’intégration africaine, un projet qui était cher à  Thomas Sankara lui-même, qui rêvait d’une Afrique unie et solidaire. Cette réforme pourrait donc ouvrir des voies inédites de coopération pour le Burkina Faso.
La Rédaction