Au Burkina Faso, une attaque contre une église dans la province du Seno, dans la région du Sahel, a coûté la vie à au moins quinze fidèle. L’assaut meurtrier, survenu au moment de la prière dominicale, n’a pas été revendiqué.
Au moins 15 personnes ont été tuées, ce dimanche matin, lors d’une attaque contre une église dans la province du Seno, dans la région du Sahel au Burkina Faso. L’attaque a eu lieu pendant la prière dominicale, selon un communiqué de l’église catholique.
«C’est avec foi et espérance que nous vous informons de l’attaque terroriste dont a été victime la communauté catholique d’Essakane-Village ce jour 25 février 2024, alors qu’elle était réunie pour la prière du dimanche», a déclaré Mgr Laurent B. Dabiré, évêque de Dori, dans un communiqué.
Le bilan provisoire fait état de «15 fidèles tués, dont 12 sur place et trois décédés» à l’hôpital des suites de leurs blessures, ainsi que de deux blessés. L’évêque a appelé à la prière «pour le repos en Dieu de ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés». Les autorités burkinabè n’ont pas encore commenté l’attaque, qui n’a pas non plus été revendiquée.
Plusieurs dizaines de fidèles musulmans ont été tués dimanche dans une “attaque d’envergure” contre une mosquée à Natiaboani, dans l’est du pays, le même jour qu’une autre attaque meurtrière contre des catholiques rassemblés dans une église, a appris lundi l’AFP de sources sécuritaire et locales.
Une autre source locale a expliqué que “les terroristes sont entrés dans la ville au petit matin. Ils ont encerclé la mosquée et tiré sur les fidèles qui s’y trouvaient pour la première prière du jour, plusieurs d’entre eux ont été abattus dont un important leader religieux”.
Plusieurs autres attaques ont également eu lieu dimanche, notamment contre le détachement militaire de Tankoualou (est), contre le 16e Bataillon d’intervention rapide (Bir) près de Kongoussi (nord) et le bataillon mixte dans la zone de Ouahigouya (nord). “La riposte des éléments à ces différentes attaques, appuyés par des vecteurs aériens”, a permis de “neutraliser plusieurs centaines de terroristes”, selon des sources sécuritaires.
Par le passé, des mosquées et des imams ont déjà été la cible d’attaques attribuées aux jihadistes. En août 2021, le grand imam de Djibo et président de la communauté musulmane de cette importante ville du nord, Souaibou Cissé, avait été retrouvé mort trois jours après son enlèvement par un groupe d’individus armés qui avaient intercepté le car dans lequel il voyageait.
Ces attaques ont aussi parfois visé des églises du Burkina où des enlèvements de religieux chrétiens se sont également multipliés. En janvier 2021, le corps sans vie d’un prêtre, l’abbé Rodrigue Sanon, curé de la paroisse Notre-Dame de Soubaganyedougou, avait été retrouvé deux jours après sa disparition dans une forêt du sud-ouest du Burkina.
En mars 2019, le curé de Djibo avait été enlevé sur l’axe Botogui-Djibo et est toujours porté disparu. Un an plus tôt, le 15 février 2018, c’est le père César Fernandez, missionnaire espagnol, qui avait été tué dans le centre du Burkina. Le Burkina Faso, dirigé par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2022, est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés.
AfriqueDiplo