Des mois qu’ils attendaient ce “Freedom Day”. Les Anglais ont enfin retrouvé le plaisir d’aller en boîte de nuit ou de voir leurs collègues au bureau, lundi 19 juillet, avec la levée des dernières restrictions sanitaires en vigueur.
Malgré une reprise de l’épidémie de Covid-19 qui n’est plus à prouver en Angleterre, le Premier ministre britannique Boris Johnson a fait le choix de maintenir les réouvertures prévues, après les avoir repoussées une première fois au mois de juin. Cas contact du ministre de la Santé, ce dernier passera pourtant la réouverture à l’isolement.
Malgré une vaccination bien avancée sur le territoire, la virulence du variant Delta fait que le virus continue de se propager dans le pays. A ce rythme, un membre du conseil scientifique britannique cité par la BBC (en anglais) estime que les autorités pourraient enregistrer jusqu’à  “200 000 cas et 2 000 hospitalisations par jour” d’ici la fin de l’été. Pour l’instant, les hospitalisations restent contenues. En date du 13 juillet, 740 patients ont fait leur entrée à l’hôpital, bien loin des plus de 1 500 admis quotidiennement lors de la vague de l’automne 2020, souligne la BBC (en anglais).
Face au nombre croissant de cas, la pression monte autour de l’application de dépistage et de traçage des cas du service public de santé (NHS). Chargée de prévenir l’ensemble des cas contacts pour leur demander de s’isoler, elle fonctionne à plein régime et fait craindre des pénuries de personnel, empêchant certains services de fonctionner. Une ligne du métro de Londres a ainsi dû être interrompue le 17 juillet, faute de personnel suffisant dans la salle de contrôle, en raison de cas contacts, rapporte la BBC (en anglais).Â
Les règles anglaises sur le port du masque ont été bien plus souples qu’ailleurs. Jamais obligatoire en extérieur, il n’était demandé qu’à l’intérieur des lieux publics clos. Et la levée des restrictions ne devrait pas arranger la situation : le port du masque ne sera désormais plus que “recommandé” dans les transports et les magasins, comme l’avait annoncé Boris Johnson début juillet. Le Premier ministre met en avant la “responsabilité individuelle” de chacun, qui doit prévaloir pour continuer à juguler l’épidémie.
Seule exception : Londres, où le maire Sadiq Khan a déjà fait savoir que le port du masque serait toujours demandé dans les transports de la capitale. Il assure d’ailleurs sur Twitter qu’il continuera “à porter un masque en extérieur dans les endroits très fréquentés“.
Près d’une semaine après la fin de l’Euro de football, dont les trois derniers matchs se sont déroulés au stade de Wembley, à Londres, certains médias britanniques n’hésitent pas à évoquer l’émergence d’un “variant Wembley”, en raison de la multiplication des cas de Covid-19 depuis l’événement. L’enceinte sportive avait accueilli 60 000 personnes, soit les deux tiers de sa capacité habituelle, alors que la communauté scientifique dénonçait cette autorisation du gouvernement.
Selon le quotidien britannique The Independant (en anglais), de nombreux supporters ont été autorisés à assister aux demi-finales et à la finale de la compétition sans qu’aucun contrôle ne soit effectué, alors que la preuve d’un test négatif au Covid-19 était normalement exigée. En conséquence, de nombreux spectateurs ont rapporté avoir été testés positifs quelques jours après la finale de l’Euro, sans qu’aucune étude n’ait été menée auprès de cette population.
Si les adolescents peuvent se faire vacciner ailleurs, ce n’est toujours pas le cas au Royaume-Uni où seuls les majeurs peuvent recevoir leurs deux injections. Une décision à ce sujet doit être prise dans les prochains jours.
Actuellement, plus de 46 millions de Britanniques ont reçu une première dose de vaccin, selon les chiffres du gouvernement, soit plus de deux tiers de la population totale du pays et 88% de la population adulte, un taux parmi les plus élevés au monde. Près de 36 millions de personnes au Royaume-Uni ont bénéficié des deux doses nécessaires pour que le vaccin soit à son efficacité maximale contre le virus.
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