L’Afrique continue de voir sa croissance s’améliorer, grâce notamment à l’amélioration des prix des produits de base et du pétrole, note le Fonds monétaire international dans ses prévisions semestrielles.
L’Afrique va mieux mais sa croissance ne génère pas encore suffisamment de revenus, voilà l’enseignement que l’on peut tirer du rapport du FMI paru mardi 17 avril. Le grand argentier mondial estime que la croissance va atteindre 3,4 % en Afrique subsaharienne pour l’année 2018, et sans doute 3,7 % en 2019.
Les deux locomotives, le Nigeria et l’Afrique du Sud, redémarrent mais de façon encore un peu poussive. De même que le géant pétrolier angolais. L’embellie provient des cours du pétrole et plus généralement des produits de base, les matières premières, qui sont à la hausse depuis deux ans.
Mais attention, avertit le FMI, dans des pays comme le Tchad et la Zambie les administrations accumulent les arriérés de paiement envers les entreprises et cela menace les équilibres sociaux.
La diversification est toujours la recommandation première du FMI pour l’Afrique. Les Etats doivent investir dans d’autres secteurs que les matières premières. Au total, les économistes préviennent que cette croissance, même si elle s’améliore, reste encore trop faible pour se traduire par des améliorations spectaculaires du niveau de vie de la grande majorité des Africains.
Par ailleurs, après avoir progressé de 3,8% en 2017, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait accélérer à 3,9% en 2018 et 2019, soit un rythme inchangé par rapport aux précédentes prévisions de janvier, indique le FMI dans son rapport semestriel sur la conjoncture mondiale.
Près de dix ans après le début de la récession mondiale, l’économie de la planète évolue dans une dynamique solide grâce aux pays développés ainsi qu’aux pays émergents et en développement.
Pour 2018, les prévisions ont même encore été relevées pour les Etats-Unis (2,9%) dopés par leur réforme fiscale, pour les pays de la zone euro (2,4%) dont la France qui a engagé des réformes, l’Italie et l’Espagne ainsi que pour le Brésil (2,3%) qui conforte sa sortie de récession.
Le FMI note en outre la performance solide du Japon et de la Chine avec des prévisions de croissance respectives de 1,2% et 6,6% (inchangées par rapport à janvier) tandis que l’Inde va elle aussi contribuer au dynamisme mondial (+7,4%).
‘L’économie mondiale continue d’afficher une dynamique largement répandue’, a commenté le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld. “Derrière cette toile de fond positive, les perspectives d’un conflit sur le commerce dénotent”, a-t-il néanmoins réagi.
Depuis mars, les Etats-Unis ont multiplié des mesures protectionnistes. Après avoir imposé le 8 mars des droits de douane de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium, l’administration Trump a dressé une liste provisoire de produits chinois représentant 50 milliards d’importations susceptibles d’être soumis à leur tour à de nouvelles taxes américaines pour compenser des pratiques commerciales jugées “déloyales”.